MAYU HIRANO
Skin Memory
Commissioned by Art Zoyd for résidence artistique with Quatuor Tana
Year Composed 2019
Instrumentation String Quartet
Duration 15’
First performed 15 May 2019, Ballet national de Marseille GMEM - Centre national de création musicale Marseille
Programme Note
Was it a memory ?
an Illusion ?
Make me dream ….
The moment out of time
out of world
How you came here ?
I don’t know how I came here …
The day was intimate and infinity
An invisible labyrinth of time
You were there
Maybe I was there too
Juste a piece of me
Some pieces of memory in my mind
I link them to create a new memory
a futur memory ….
Skin Memory explore les mémoires qui viennent du rêve et de la réalité, de la confusion qui lie les deux. Les différents mondes continuent en infini. Mais qu’est-ce que le monde réel et irréel ? Comme un prisme de lumière qui apparait selon l’angle visuel dans le brouillard, peut-on penser que les différents mondes se dévoilent seulement quand on se déplace, quand on est conscient de le voir ou quand on désir y être ?
Avec le molt flautato, le chuchotement en sul ponticello, le pizzicato, le son voilé, le poids du son extrêmement délicat, Skin Memory commence dans un climat intime près du silence en laissant le sillage de la résonance transparente comme le parfum sur la peau et interpole aux mémoires vives en couleur à travers le brouillard sonore comme un état psychologique s’ouvre et s’abandonne au fur à mesure. Le délicatesse du son réveille la perception et on a l’impression d’être touché par le son sans être touché.
Il n’y a dans cette pièce pas simplement la douceur, la sensualité ou la nudité de la sonorité, transparence, même l’érotisme du toucher avec le son très près de l’instrument à cordes amplifié, il y a aussi des passages de perturbation temporelle, la fuite des idées avec les modes de jeu rapides, des violents contrastes en dynamique, des situations de crise, de vertige et faiblesse qui viennent bouleverser le dispositif de la perception. Il y a aussi des moments de luxuriance, de léthargie, où on a impression que le temps est suspendu.
Comme un tableau sans cadre, je n’ai pas cherché la succession temporelle ni même le construction de structure mais je me suis intéressée à créer un labyrinth invisible de temps. Les répétitions, le filtrage, l’omission, les fragments des mémoire se relient et qui font toujours retourner en soi même mais qui construit une sorte d’identique problématique à l’infini, un futur souvenir….