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Parfum d'un Autre Monde 

Music : Mayu Hirano

Viola : Odile Auboin (Ensemble Intercontemporain)

Computer music design : João Svidzinski (IRCAM)

For any information on the realization of the electronic part, please contact the IRCAM (Institute of research and coordination Acoustics/ Music) at this address : sidney@ircam.fr

Year Composed 2024

Instrumentation Viola and Electronics
Duration 14'

Publisher Universal Edition

First performed 07 June 2024, Philharmonie de Paris 

Commissioned by Ensemble Intercontemporain and IRCAM Centre Pompidou

 


 

photo 1 4 6 © Quentin Chevrier / photo 2 3 5 ©Anne-Elise Grosbois 
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REVIEWS

ResMusica, Par Michèle Tosi et Patrick Jézéquel 

"Pour autant, l'altiste Odile Auboin est seule en scène pour débuter la soirée dans un calme relatif avec la création de Parfum d'un autre monde de Mayu Hirano, pour alto et électronique. La compositrice japonaise s'inspire de la pièce de théâtre Nô Hagoromo (La robe de plumes), « connue comme prière pour la paix », nous dit-elle. L'électronique est réalisée à partir de sons de violon analysés et traités par les logiciels informatiques, rejoignant parfois les sonorités bruiteuses du Kokyū, la vièle traditionnelle japonaise. La ligne d'alto très mouvante est extrêmement virtuose et merveilleusement flexible sous l'archet d'Odile Auboin dont le grain sombre des cordes graves semble reproduire, via le cerne électronique, les inflexions vocales du théâtre nô. Dans une dernière partie sublime (l'envol de la fille céleste de la légende), les sons lumineux de l'extrême aigu du registre se dissolvent dans la stratosphère électronique."

Cult News, Par Jean-Marie Chamouard 

«Quand la musique résonne comme un parfum surnaturel»

Elle arrive seule sur scène. Seule dans une bulle de lumière alors que dans la salle l’obscurité est totale. Il n’y a pas d’orchestre mais au pied du premier balcon une rangée d’ordinateurs, d’écrans et… de partitions. L’altiste Odile Auboin interprète Parfum d’un Autre Monde de la compositrice japonaise Mayu Hirano. Une œuvre inspirée du théâtre Nô qui raconte la rencontre d’un pêcheur et d’une jeune nymphe, au sujet d’une robe de plumes, devenue symbole de paix. Nous sommes dans une pinède baignée par les vents marins.
L’alto débute seul par une envolée puis un chant plaintif, peut être celui de la nymphe. L’électronique lui fait écho, le chant de l’alto est comme enveloppé par le bruit des vagues. Le jeu d’Odile Auboin est très expressif, le mariage de l’électronique et de l’alto très réussi. La mélodie se fait mélopée répétitive, le temps s’étire. Alors l’auditeur peut imaginer la nature, la mer, les pins maritimes, entendre le piaillement des oiseaux. Mayu Hirano, présente dans la salle, nous offre un moment musical très poétique, un moment où le temps serait suspendu.

Classic d'aujourd'hui, par Bruno Serrou

Remarquable concert de création que celui intitulé « Répliques » proposé le 7 juin à la Cité de la Musique de la Philharmonie de Paris par l’Ensemble Intercontemporain dirigé par Lin Liao, avec deux impressionnantes créations d’une inventivité saisissante. La première, Parfum d’un Autre Monde de la compositrice japonaise Mayou Hirano (née en 1979) est un fascinant dialogue entre un alto virevoltant et une électronique en temps réel raffinée joué avec brio par Odile Auboin devisant vaillamment avec Joao Svidzinski, réalisateur en informatique musicale de l’IRCAM ménageant pendant un quart d’heure surprises de structures et de jeu et sonorités captivantes.

Note de programme

Parfum d’un autre monde est l’évocation d’un voyage sensoriel inspiré par la pièce du théâtre nô Hagoromo (la robe de plumes, n.1), connue comme une prière pour la paix. « Alors que j’atterris sur le rivage de Miho-no-Matsubara (n.2) et que je regarde autour de moi, des fleurs jaillissent dans l’espace éthéré, la musique résonne et un parfum surnaturel envahit l’air… » (Hagoromo).

Les matériaux musicaux sont basés sur des improvisations au violon (dont je joue). Ils sont analysés, sélectionnés de manière intuitive, et utilisés ensuite comme syntaxe afin de développer une grammaire musicale générative – recherche que j’effectue depuis plusieurs années. L’éventail de la palette musicale concerne le geste, les figures, le timbre et la synthèse sonore de l’œuvre. Ainsi je transforme les matériaux musicaux de diverses manières.

Lorsque l’Ircam m’a proposé une diffusion sonore spécifique pour la création de cette œuvre à la Philharmonie de Paris, des images me sont tout de suite venues à l’esprit tandis que je composais : d’une part, la fluctuation du brouillard sonore, comme un élément éthéré qui se diffuse dans l’air à la manière du parfum ; d’autre part, l’image d’une nature luxuriante qui se reflète dans l’eau irisée, évoquant la métamorphose du geste instrumental.

L’électronique est réalisée à partir de sons de cordes – analysés, segmentés, brouillés, fusionnés, superposés, immergés, disséqués, transplantés… Les figures ciblées passent par différentes transformations. Sur cette toile spatiale, l’alto et l’électronique se confondent en un parfum aigu, en constante mouvance. J’ai imaginé une forme musicale singulière, qui ne se définit pas : ses facettes apparaissent selon le concept Ikai [un autre monde] dans le théâtre nô. Dans le nô, souvent l’heure n’est pas définie ; il en va de même pour la frontière entre jour et nuit. La forme se développe de façon multi-directionnelle selon les modifications de l’ambiance musicale. Capter l’instant fugace, rendre les variations par le geste, le timbre, plonger dans la figure, saisir l’intangible, c’est ce que le terme « métamorphoses » induit, dans une musique au développement continu. Cette musique enregistre la fluctuation, la mobilité des formes dans l’espace et les changements progressifs d’atmosphère.

Parfum d’un autre monde s’ouvre sur une envolée, une improvisation flexible à l’image du vent, dans une allure fantasmagorique. Comme les vagues sonores façonnent la mer, le vent sculpte les dunes ondulantes. L’intensité progressivement enrichie nous emporte dans la volupté de l’expression lyrique. Au cœur de l’œuvre, une texture frémissante en trilles fait allusion au yugen (beauté profonde et mystérieuse du monde, charme ineffable et subtil). L’univers transparent des sons harmoniques mène à un développement dans la turbulence des staccatos et des détachés.

« Le son emplit le ciel. Teintes du coucher de soleil, l’azur ondule sur les vagues. La tempête disperse les nuages, pluie des fleurs tombant du ciel. La nymphe céleste s’élève par-delà le mont Fuji, puis disparait dans l’éther… » (Hagoromo).

 

1. Un matin de printemps, un pêcheur nommé Hakuryo veut s’approprier une robe de plumes qu’il trouve suspendue à une branche de pin. Alors qu’il tente de la rapporter chez lui comme un trésor familial, un être surnaturel (une jeune nymphe céleste) apparaît et lui demande de lui rendre la robe. Au début, Hakuryo refuse, mais il est ému par cette nymphe céleste qui se lamente, car elle ne peut retourner au ciel sans elle. Elle lui demande de lui rendre la robe afin de regagner les cieux, et lui promet en échange une danse décrivant la Lune.

2. Miho-no-Matsubara est une forêt de pins traversée par les vents marins.

DIFFUSION RADIO 

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