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Une Page Folle
Co-Commissioned by IRCAM co-production/Musée d'art Modern Centre Pompidou

Year Composed     2021

Instrumentation     Electronics
Duration            1h10'

First performed 02 June 2021, Cinéma 1 Centre Pompidou

 

Entretien avec Mayu Hirano : Sculpter l'espace du film

https://brahms.ircam.fr/fr/documents/document/21596/
 

En partenariat avec l’Ircam et le festival ManiFeste, le Centre Pompidou présente Une page folle (1926) du réalisateur japonais Teinosuke Kinugasa. Restauré en 2008, ce chef-d’œuvre de l’avant-garde cinématographique japonaise est accompagné d’une création musicale inédite de la compositrice et musicienne japonaise Mayu Hirano.
 

Réalisée en 1926 par Teinosuke Kinugasa (1896-1982) dans un contexte d’occidentalisation accélérée de la société traditionnelle, Une page folle est une œuvre singulière dans l’histoire du cinéma muet japonais. Le film est la création d’un groupe d’artistes d’avant-garde connu sous le nom de « Shikankaku-ha » (« École des nouvelles perceptions »), qui cherche à rompre tant avec le naturalisme qu’avec les codes de représentation figés encore en vigueur dans l’esthétique cinématographique de l’époque. Yasunari Kawabata, futur lauréat du prix Nobel de littérature en 1968, est crédité du scénario du film dont une version est publiée dans ses œuvres complètes. Cependant, on considère à présent qu’il s’agit d’une collaboration entre Kawabata, Kinugasa et les scénaristes Bankô Sawada et Minoru Inuzuka.


Une page folle, considéré comme le premier film d’un éphémère courant néo-sensationniste, relate l’histoire d’un vieux marin devenu concierge dans un hôpital psychiatrique afin de favoriser l’évasion de sa femme internée après avoir noyé son enfant en cherchant à mourir avec lui. Marquant l’origine de la tradition expérimentale dans la cinématographie japonaise, Une page folle fait de la représentation de la folie un prétexte à des déformations, des surimpressions et des trucages expérimentaux portés par un montage au rythme vertigineux, recourant largement à la technique du flash-back, très inhabituelle dans le cinéma japonais de l’époque. L’éclairage, les décors et la gestuelle des comédiens engagent un dialogue inédit entre les codes du théâtre traditionnel nô et l’esthétique expressionniste qui se développe à la même époque en Allemagne dans la mouvance du Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene (1920) dont Kinugasa reprend les éclairages antinaturalistes et la thématique de l’hallucination et de la folie. On retrouve aussi dans l’œuvre de Kinugasa l’influence du Dernier des hommes de Friedrich Wilhelm Murnau réalisé en 1924 (« le film parfait », aux yeux de Kawabata qui l’avait vu cinq fois) dans le motif de la déchéance sociale et, sur un plan formel, dans l’absence de sous-titres qui induit un nouveau mode narratif, strictement visuel.

 

Échec public à sa sortie, le film Une page folle fut longtemps considéré comme perdu jusqu’à ce que Kinugasa, en 1970, n’en retrouve une copie qu’il avait enterrée dans son jardin pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de l’oublier. Restauré en 2008 par Lobster Films, ce film a été acquis par le Musée national d’art moderne-Centre Pompidou, grâce au mécénat de la Society of Japanese Friends of Centre Pompidou.

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WORLD PREMIER

Cinéma 1, Le Musée d'Art Modern Centre Pompidou

Séance en présence de Philippe-Alain Michaud (conservateur, Musée national d’art moderne) et de Mayu Hirano (compositrice et musicienne).

 

Une page folle, film de Teinosuke Kinugasa, 1926 (version restaurée), film 35mm, noir et blanc, muet, 67 minutes
Don de la Society of Japanese Friends of Centre Pompidou, 2019

 

Musique de Mayu Hirano – création 2021
Commande de l’Ircam-Centre Pompidou

 

Dionysios Papanicolaou : réalisation informatique musicale Ircam

Clement Cerles et Arnaud Toulon : Ingénier de son 

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